Elles n’en peuvent plus. Physiquement et psychologiquement, ces enseignantes sont éprouvées par la dernière annonce de la Direction départementale de l’Education nationale (DSDEN). L’académie vient en effet d’octroyer 21 autorisations de sortie du département (exeat) seulement, pour 480 instits demandeurs.
« Des collègues sont dans une très grande souffrance. Le contexte est différent cette année avec l’annonce faite par la ministre Najat Vallaud-Belkacem des neuf mesures d’urgence pour la Seine-Saint-Denis, estime Adrien Duquenoy, responsable départemental du syndicat SNUDI-FO. Toutes les demandes de mobilité sont bloquées afin de maintenir les enseignants en classe. » Après une rentrée 2014 marquée par l’absence d’une quarantaine d’instits et le recrutement en urgence de vacataires pas toujours formés, le ministère a lancé des recrutements supplémentaires. Il semble vouloir aussi fermer le robinet des départs. En novembre dernier, la ministre précisait que les demandes de mobilité des profs titulaires seraient « examinées dans le souci de ne pas laisser des écoles ou des classes sans enseignant titulaire ».
Résultat, certains enseignants qui rêvent d’ailleurs se sentent « emprisonnés ». Plusieurs d’entre eux ont manifesté vendredi à Bobigny…
Parfois, les situations sont encore plus dramatiques. Des profs agressées ou très malades n’ont pas obtenu gain de cause, selon les syndicats. « Nous sommes extrêmement vigilants sur les situations graves de certains enseignants », assure-t-on à la Direction académique, en précisant que tout n’est pas tranché….
Le Parisien