C’est un fait : les chauffeurs-routiers britanniques évitent de plus en plus le passage par Calais et Coquelles. Les derniers événements sur l’A16 à hauteur de l’embarquement vers le tunnel n’ont fait que renforcer leur avis sur la difficulté de la situation calaisienne.
« Les chauffeurs anglais ont peur de passer par Calais, que ce soit pour aller en France ou revenir en Angleterre. » Le constat est dressé par Peter Collum, chef des affaires internationales de la Road Haulage Association, une fédération des transporteurs routiers en Grande-Bretagne.
Pour Peter Collum, « les conditions de sécurité à Calais ne sont plus réunies pour permettre aux routiers de travailler sereinement. » C’est la principale raison qui pousse aujourd’hui les patrons d’entreprises de transport britanniques à demander à leurs chauffeurs d’éviter Calais. « Certains chauffeurs, parmi les membres de notre association, ont même pour instruction de ne plus faire le plein de carburant dans un rayon de quelques kilomètres autour de Calais, de peur que des migrants montent dans les remorques. »
« Tant que certaines sociétés de transport routier n’auront pas les garanties de sécurité pour leurs chauffeurs et les marchandises, elles passeront par d’autres ports que Calais. »
Ce n’est pas pour cela que ces chauffeurs privilégieront le tunnel sous la Manche puisque «la situation est la même partout sur l’autoroute autour de Calais. »
Au-delà de la sécurité physique des chauffeurs « mise en danger », Peter Colum précise que « l’aspect économique du problème est réel. Il existe un enjeu commercial. Les transporteurs routiers travaillent pour des fabricants et doivent rendre des comptes en cas de perte de marchandises. À Calais, des marchandises sont perdues lorsque les portes des remorques sont ouvertes par les migrants. »[…]