Interviewé par l’hebdomadaire Paris-Notre-Dame jeudi 28 mai, Mgr Luc Ravel, évêque du diocèse aux Armées, explique pourquoi, selon lui, nous vivons actuellement une nouvelle guerre de religion.
P. N.-D. – Pourquoi, selon vous, nous vivons actuellement une nouvelle guerre de religion ?
Mgr Luc Ravel – Le terme de guerre désigne une opération, qui peut prendre diverses formes et qui vise à s’emparer d’une nation ou d’un ensemble de nations. C’est bien la volonté actuelle des divers mouvements de terroristes islamistes, comme Daesh ou Boko Haram : leurs actes ont pour but de déstabiliser le niveau politique. Ils ont d’ailleurs réussi à le faire en Irak ou en Syrie. Que nous l’acceptions ou non, ils ont explicitement déclaré la guerre à nos valeurs occidentales depuis les attentats du 11 septembre 2001. Je me demande si les Français en ont vraiment pris conscience. Il s’agit d’une guerre de religion, parce que ces terroristes affirment agir au nom de Dieu. Même si, à titre personnel, nous pouvons penser qu’ils n’ont pas une bonne perception de Dieu, nous ne pouvons pas occulter que leurs actions ont des motivations religieuses.
P. N.-D. – En quoi est-ce une guerre de religion et non entre religions ?
Mgr L. R. – Parce que ce n’est pas une guerre qui oppose les religions, contrairement à ce que certains hommes politiques veulent faire croire pour justifier leur vision de la laïcité. La preuve est que ces terroristes ont tué plus de musulmans que de juifs ou de chrétiens. Par ailleurs, si cette guerre incite à multiplier les rencontres interreligieuses, c’est une bonne chose. Approfondir la connaissance réciproque permet aux croyants de constater que ce qui les sépare ne les oblige pas à se combattre. Néanmoins, ce rapprochement ne peut être la solution pour mettre fin à cette nouvelle guerre de religion car elle ne relève pas d’un problème interreligieux. […]
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