« On l’a traité comme un criminel. Mais ce n’est qu’un enfant. Je ne comprends pas. Il y avait d’autres façons de réagir. » Amal ne décolère pas. Ce mercredi après-midi, Brahim*, son fils de 12 ans, a été convoqué au commissariat de Garges-lès-Gonesse et entendu pendant deux heures par des policiers.
Une audition qui fait suite à une plainte pour racket des parents d’un élève du collège Henri Matisse de Garges.
D’après les enquêteurs, le jeune est accusé par un camarade de lui avoir soutiré, à plusieurs reprises depuis le début de l’année, des sommes d’argent. Un racket qui aurait été assorti de coups et d’insultes. Depuis une semaine, Brahim n’a pas le droit de venir au collège, « par mesure conservatoire », explique l’inspection académique. Le collégien nie les faits en bloc, évoquant une simple insulte.
Ce que la maman regrette, c’est surtout que la situation n’ait pas été réglée en interne, au sein de l’établissement. « Pour moi, la principale n’a pas fait son travail de médiation. On aurait pu organiser une confrontation au collège, discuter, lui donner un avertissement, des heures de colle ou l’exclure quelques jours, explique la jeune femme. Là, tout a été fait derrière notre dos et on va direct au commissariat. Le petit est effondré, traumatisé. Le soir même, il a fait une crise d’angoisse. Ça ne lui était jamais arrivé avant. »
La mère évoque un garçon « énergique, mais pas méchant. Il est dans des associations, il fait de la boxe, du jardinage, de la musique. Il ne manque de rien. Pourquoi aurait-il fait ça ? »…
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