Mardi, quand les policiers l’ont interpellé en train de fouiller la voiture d’une jeune femme, Abdelnor Feddal n’a certainement pas tenté de résister. On ne le voit même pas protester. Peut-être a-t-il même aidé les fonctionnaires en se passant les menottes lui-même.
Dans le box, face à trois juges vraiment pas malveillants, cet homme de 45ans en parait dix de plus. Le visage à moitié mangé par une barbe sauvage, Feddal ne bronche pas, ne réagit pas. […]
« Cet homme a des gants en cette saison, ironise Thibaut Arnou. Et il n’y aurait pas de préméditation. » Feddal regarde ailleurs. Et le procureur de requérir six mois de prison ferme.
À Dimitri Betrémieux, pour la défense, de remonter le courant. L’avocat rappelle un « dépit amoureux ayant toujours des conséquences ». Une sorte de chute progressive au fil des années. Derrière lui, son client est invisible. Recroquevillé sur un banc, planqué par un épais mur de béton.
La décision tombera, sans surprise. Six mois ferme et incarcération. Sans surprise non plus, Abdelbor Feddal tend ses poignets aux policiers qui le cernent et quitte la salle d’audience. Sans un mot.
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