“NANCY : PIEDS NICKELÉS MAIS PAS NAZIS”.
Mehdi, Christophe, Vivien et Jérémy se présentent à la barre… en file indienne. Ils ont l’air perdus. « Mettez-vous l’un à côté de l’autre, voyons… », leur demande le président Christian Haouy avant de rappeler les « faits » qui auront eu « un retentissement médiatique particulier », dans une « France traumatisée par les attentats de janvier ».
Samedi 11 avril, les fidèles de la mosquée Brichambeau à Vandœuvre découvrent des tags racistes peints en jaune fluo sur une des façades. Les suspects sont rapidement interpellés. Le soir même, la police reçoit en effet un coup de fil de l’un des participants, qui, pris de remords, donne le numéro de téléphone de Mehdi, le « meneur ». Et même ses motivations : « Il ne supporte plus les Arabes ».
Parce qu’il n’est « ni raciste, ni facho » et « qu’il a des amis musulmans », Christophe, lui, s’est bien tenu à 100 mètres de la mosquée, « la tête sous la capuche, en regardant ses pieds », persuadé que le lieu de culte était sous surveillance vidéo. Il aurait même tenté, avec Jérémy et Vivien, de raisonner Mehdi. Ce dernier dédouanera d’ailleurs ses compagnons d’infortune dans ses déclarations. Il explique au président la relation particulière qu’il entretient avec son père Tunisien, avec qui il a vécu 4 ans là-bas, loin de sa mère et dont il n’a plus de nouvelle depuis six ans maintenant.
Ils ont l’air perdus et ils n’ont vraiment pas le physique de l’emploi. Sauf peut-être Vivien avec ses cheveux blonds rasés. La bouche entreouverte, il a passé l’audience à se tenir le bras, sans en décrocher une, hochant la tête quand le président l’interrogeait. Des quatre prévenus, c’est le plus paumé. Le plus fragile aussi : il a bien eu une bombe en main cette nuit-là, mais quand la lumière s’est allumée automatiquement, il a pris peur et s’est dégonflé. Il a toutefois accepté de cacher les bombes chez lui.
Leur association tient davantage des « pieds nickelés » que du groupuscule néonazi. Schizophrénie, schizophrénie paranoïaque, bouffées délirantes, hallucinations (…)
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