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Addendum du 30/05 : École : la mixité sociale (et ethnique) en panne

“Les enfants, ils partent pas avec les mêmes chances de réussir, le problème est ethnique, social et culturel.” – une maman d’élève


Pixel – France Culture (29/05/15)


Une étude dresse un constat précis de l’état de la mixité sociale et scolaire des collèges et lycées. Les résultats sont “inquiétants” selon cette enquête.
Cette étude, lancée il y a plus d’un an, tombe pile poil dans l’actualité. Deux jeunes chercheurs, Son Thierry Ly et Arnaud Riegert, rattachés à l’école d’économie de Paris, ont passé à la moulinette excel deux indicateurs : l’origine sociale de toute une génération d’élèves entrés en sixième (c’est-à-dire la catégorie sociale professionnelle, CSP, des parents) et leurs résultats au brevet quatre ans après, seul indicateur permettant d’avoir une idée de leur niveau scolaire.

Les attentats de janvier ont reposé avec acuité le défi du vivre ensemble, et le rôle fondamental de l’école. Plus récemment, la réforme du collège a fait ressurgir, via la polémique sur le latin et les classes bilangues, la question de l’élitisme et des classes de niveau.

Dans un monde où la mixité sociale serait parfaite, chaque élève aurait dans son établissement 22% de
camarades venant de familles aisées. Dans les faits, on en est loin. Les élèves de CSP + (parents cadres, profs, chefs d’entreprise, etc.) comptent en moyenne dans leur établissement près de deux fois plus d’élèves venant comme eux d’origine aisée que d’élèves de classes moyennes ou populaires.

Si on regarde un peu plus dans le détail, on trouve, sans grande surprise, «des collèges ghettos», aux deux extrémités : certains regroupant des enfants très favorisés, et d’autres, très défavorisés. Statistiquement parlant, ça donne : «5% des élèves de troisième ont plus de 60% d’élèves CSP + dans leur cohorte». Et 10% ont dans leur collège 63% d’élèves venant de milieu défavorisés (ouvriers, inactifs, etc) alors qu’ils ne représentent en tout que 37% des élèves. […] La sociologue Nathalie Mons, présidente du Cnesco, ajoute : «Ce débat sur le rôle des options est surtout médiatique. Au sein même de la communauté éducative, on sait très bien que ce n’est pas en supprimant telle ou telle option qu’on améliorera la mixité. Les chefs d’établissement, et les parents, trouveront toujours des moyens de créer des classes de niveau.»
Libération

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