Cette fois, il n’a même pas eu à prononcer le terme «alliance avec le centre» ou le nom de François Bayrou. L’ancien Premier ministre, Alain Juppé, a été copieusement sifflé en montant à la tribune du congrès des «Républicains».
Et même dès son entrée dans la grande salle, en début d’après-midi. Après le meeting de Nicolas Sarkozy à Bordeaux (Gironde), après le conseil national de l’UMP à La Mutualité, c’est la troisième fois en six mois que le maire de Bordeaux affronte des sifflets au sein de son propre parti.
«Certains d’entre vous me sifflent, ça me fait de la peine mais ça ne change pas ma détermination», rétorque-t-il d’emblée, avant d’ajouter : «Vous êtes ma famille et je resterai dans ma famille.» La bronca ne l’empêche pas de dérouler son argumentaire, mais celui qui demandait, ce samedi matin, que «cette journée (soit) un moment d’unité» en est pour ses frais. D’autant que des «Nicolas! Nicolas! Nicolas!» fusent dans la salle, avant même que son discours ne soit terminé. «Il arrive, il arrive, laissez-moi finir!» tente l’ancien Premier ministre. […]
Les partisans de Juppé s’accrochent aux sondages qui, comme la récente étude menée par Odoxa pour «Le Parisien» – «Aujourd’hui en France», donnent l’avantage à leur champion. « Attention, prévenait toutefois le président d’Odoxa, Gaël Sliman, Juppé doit clairement son avance aux électeurs du centre. » Les sifflets de ce samedi montrent le chemin qu’il lui reste à parcourir pour séduire le peuple de droite.
Le Parisien
