La bourse au mérite, versée à quelque 7 000 étudiants, a une vie tumultueuse. Après avoir été supprimée puis rétablie, son montant vient d’être divisé par deux (900 euros au lieu de 1 800) par un décret paru jeudi au Journal officiel. Un énième rebondissement dans ce dossier.
Le sujet renvoie à un vieux clivage idéologique. La droite défend cette bourse au nom de la valorisation des meilleurs élèves des classes populaires, là où la gauche préfère l’égalité en répartissant cette aide entre tous les boursiers sur critères sociaux.
Tout commence en juillet dernier. Benoît Hamon est alors ministre de l’Education. Lors de son passage éclair rue de Grenelle (il n’y restera que quatre mois), il décide, par voie de circulaire, la suppression progressive de cette bourse au mérite, qui avait été créée par Lionel Jospin en 1998. Au départ, elle était versée aux étudiants boursiers intégrant les filières d’excellence. En 2009, la droite l’étend aux bacheliers mention très bien qui touchent par ailleurs une bourse sur critères sociaux. Environ 7 000 étudiants sont dans ce cas, et reçoivent ainsi 1 800 euros d’aide complémentaire par an, pendant trois ans.
Le 25 juillet 2014, au lendemain de la publication de la circulaire Hamon, une dizaine d’étudiants s’agite sur Facebook. Ils créent un collectif : touche pas à ma bourse, je la mérite.
Antoine Vermorel, mobilisé depuis le début et étudiant à Sciences-Po Paris, tempère : «Nous ne sommes rattachés à aucun parti ni camp politique. Nous ne sommes pas dogmatiques, on veut le maintien de cette bourse, car faire des études coûte tellement cher que toute aide supplémentaire est bienvenue.» […]
Libération