Article de Jean-Paul Brighelli, agrégé de Lettres modernes et chroniqueur au Point, sur le Comité Laïcité République, club indépendant, qui s’est réuni à l’Assemblée samedi. Le constat dressé est accablant : partout, la laïcité est en danger, et particulièrement à l’université.
Comme son nom l’indique, le Comité Laïcité République s’occupe de laïcité et de République, deux mots indissociables dans son esprit, mais à géométrie variable pour les médias et les partis politiques.
Pour les groupes de pression surtout, et surtout ceux qui aimeraient bien que l’après-Charlie soit un avant-charia. Ce qui pourrait bien arriver, surtout si quelques idiots utiles, du genre Emmanuel Todd ou Edwy Plenel, persistent à leur tendre la main sous prétexte de plaindre ces damnés de la terre, ces réprouvés de la colonisation, ces descendants d’esclaves, ces exclus des banlieues, bla-bla-bla. Pour l’idéologie de la victimisation et de la culpabilisation, voir les nouveaux programmes de collège.
De Patrick Kessel, président du CLR, à Alain Seksig, ancien responsable de la mission Laïcité du Haut Conseil à l’intégration (l’un de ces « machins », qui devait bien avoir son utilité, puisque Ayrault s’en est débarrassé très vite et l’a remplacé par l’innocent Observatoire de la laïcité, où Jean-Louis Bianco ronronne doucement en entérinant tous les reculs de la laïcité en France), tous les intervenants, sur des registres divers, ont enfoncé le clou : oui, la laïcité est menacée partout en France, et particulièrement à l’université.
François Hollande a célébré il y a quelques jours, en accompagnant au Panthéon le cercueil de Jean Zay, la laïcité ardemment défendue par le dernier grand ministre de l’Éducation qu’ait produit la gauche.
Alors, chiche à nouveau, Monsieur le Président : donnez à la laïcité, qui est un bien inaliénable de la République française, les armes dont elle a besoin dans son combat contre tous les intégrismes. Ou disparaissez dans les poubelles de l’histoire, sur lesquelles des extrémistes bien pires que ceux imaginés par Houellebecq poseront le couvercle.