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Jacques Renaud, un maire du Maine-et-Loire, a subi un déferlement de haine sur les réseaux sociaux après la publication, sur son compte Twitter, d’un message choquant. Le véritable auteur du tweet a été condamné mercredi.

L’été dernier, en pleine offensive israélienne à Gaza, un tweet avait provoqué une vague d’indignation sur la toile. Le message commentait la photo d’un enfant ensanglanté – supposée victime palestinienne de frappes israéliennes – qui était comparé à de la «viande hallal». Ce tweet choquant émanait d’un compte attribué à Jacques Renaud, maire-adjoint divers droite de Montreuil-Juigné, petite commune de l’Anjou de 7 000 habitants. L’élu, qui clamait son innocence, jurant qu’il ne savait même pas utiliser Twitter, avait porté plainte contre X pour usurpation d’identité. Malgré cela, il n’a pas échappé à la vindicte des réseaux sociaux et leur déferlement de réactions haineuses. Une pétition réclamait sa démission ainsi qu’une page Facebook. Parmi les élus de tous bords qui exprimaient leur indignation, l’un d’entre eux avait taxé l’élu de «honte de la République».
Rapidement pourtant, les premiers éléments de l’enquête penchaient pour la piste d’une usurpation d’identité. Quelques mois plus tard, en novembre, le véritable auteur du tweet était démasqué: un jeune homme de 21 ans qui a reconnu sa culpabilité. Jugé à Angers (Maine-et-Loire), ce dernier a été condamné, mercredi, à six mois de prison avec sursis et deux ans de privation de ses droits civils, civiques et de famille, pour usurpation d’identité.
«Un choc psychologique épouvantable»

Lors de l’audience, Jacques Renaud, très digne mais visiblement éprouvé, a fait part de «la souffrance, la douleur et le choc psychologique» dont il a été victime. «J’ai du mal à m’en remettre. Il y a une profonde blessure qui a du mal à se cicatriser.» Face à la «curée médiatique» et le «déferlement de menaces» dont lui et sa famille ont été la cible, le maire-adjoint de Montreuil-Juigné a raconté qu’il avait été obligé de quitter son domicile, de se cacher, «d’errer».
«Cette personne, a ajouté Jacques Renaud en visant le prévenu, vit dans le virtuel, un théâtre d’ombres. Or moi on m’a appris les valeurs de la République, le respect, la solidarité, le travail.» Malgré le préjudice moral qu’il a subi, l’élu n’a réclamé, en réparation, qu’un euro symbolique. «Je retrouve mon honneur et ma dignité», a-t-il assuré à l’issue de l’audience. «J’ai subi un choc psychologique épouvantable. Aujourd’hui, j’essaye de me rétablir.»
(…) Le Figaro

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