Le maire affirme sa volonté de favoriser un islam d’ouverture face à celui de musulmans radicaux.
Depuis six semaines, la tension règne, chaque vendredi, autour de la salle de prière de Bègles. Alors qu’un important dispositif de police veille à la sécurité des lieux, ce sont des imams de la Fédération des musulmans de la Gironde qui assurent la prière, via le directeur de la mosquée de Cenon, Fouad Saanadi.
Les fidèles n’y sont guère nombreux – une vingtaine hier – alors qu’ils étaient jusqu’à 200 un mois plus tôt. Ils sont autant, mais pas davantage, à l’extérieur, se réclamant des « musulmans de Bègles », qui refusent d’assister à la prière de l’imam de la Fédération que conduit Tareq Oubrou.
Ces faits ont une origine « officielle » datée : le 23 avril, quand le maire de Bègles, Noël Mamère, a dénoncé la convention qui liait la Ville à l’Association des musulmans de Bègles, pour le prêt de la salle de prière (qui est municipale). La nouvelle convention en a confié les clés à la Fédération des musulmans de la Gironde. Depuis ce jour, une crise est patente.
Hier matin, Noël Mamère a dressé, pour « Sud Ouest », l’historique des faits, et affirmé sa détermination à ne pas reculer. « En 2008, j’ai mis la salle à la disposition des musulmans de Bègles qui étaient conduits par un homme qui faisait vivre un islam républicain, Hacène Boubekeur ».
En 2010, Bègles connut un premier épisode délicat avec l’arrivée d’un imam de Pessac, « dont le prosélytisme était reconnu comme dangereux », note le maire. L’association a remplacé cet imam et « les choses se sont plutôt bien passées ».
Janvier 2015. Noël Mamère participe à un atelier animé par Tareq Oubrou, « qui porte la parole d’un islam exemplaire » déclare Noël Mamère.
Des officiers de renseignements (ex-RG), présents, alertent le maire d’une « montée inquiétante et dangereuse du radicalisme dans la salle de prière de Bègles ».
Ce n’est pas vraiment une surprise pour Noël Mamère confronté à un manque de transparence de l’association, dont au moins deux personnes revendiquent la présidence. En accord avec la préfecture, il est décidé de mettre fin à cette situation. Sur le plan du formalisme qui régit la vie des associations, sur le fond surtout. (…)
“J’ai toujours connu, ici, un islam pacifique ; il est de ma responsabilité que cela continue”
« Ma détermination est que les religions, toutes les religions, puissent s’exercer à Bègles sans discontinuité, poursuit Noël Mamère. J’ai toujours connu, ici, un islam pacifique ; il est de ma responsabilité que cela continue. Aujourd’hui des personnes intimident les musulmans béglais qui n’osent plus se rendre à la salle de prière. (…) »
Merci à Torpillator