LE PRÉVENU, habitant de Vaucouleurs, est connu pour ses opinions bien tranchées en la matière. « Raciste », il ne se fait pas prier pour le dire haut et fort, surtout lorsque l’abus d’alcool s’invite dans ses soirées. Mais cette fois, il a transformé ses mots en écrits. Une lettre, puis deux, anonymes, qu’il fait parvenir directement au bureau du maire. Les personnes visées : l’une de ses adjointes et un agent technique de la commune. La première a droit à de nombreuses insultes à caractère raciste et des menaces de mort, quant au second, on l’accuse d’être « payé à ne rien faire et de boire des bières durant ses heures de travail ». Au bas de la feuille est dessinée une croix gammée et le texte fait référence au Front National et à Jean-Marie Le Pen.
Un différend familial
Très rapidement, les soupçons se portent sur le prévenu, bonne connaissance de l’agent communal et cousin du mari de l’adjointe. Devant les forces de l’ordre, dans un premier temps, et à la barre du tribunal, ensuite, il reconnaît les faits. Ses explications : « Il a fait ça sur le coup. Pourtant, il vote à gauche », glisse-t-il mal à l’aise. « Une pulsion », c’est ainsi qu’il qualifie son geste. « Une pulsion qui dure », insiste le président Dominique Binet. Il y a tout de même deux lettres et « entre l’écriture et le fait de déposer la lettre, vous avez le temps de réfléchir, non ? », poursuit le magistrat.
(…) L’Est Républicain