Le football est devenu le symbole achevé de la société capitaliste moderne dans ce qu’elle a de dégénéré, combinant le fric, la triche et la dope. Et si aujourd’hui Blatter est à terre, le Veau d’or, lui, est toujours debout.
(…) Le PSG justement : cette création ex nihilo du Qatar est une démonstration à l’état pur du pouvoir de l’argent dans le football, aboutissant à une sorte de colonialisme inversé, où plus rien n’est parisien dans le club, ni les capitaux, ni les joueurs, ni le président, ni l’entraîneur. Paris n’est qu’un prestataire de services offrant son terrain et ses tristes supporteurs. Il n’est pas jusqu’à la substitution du sigle « PSG » à l’appellation « Paris-Saint-Germain » qui ne témoigne de cette volonté de se couper de toute racine. Quand le Crédit lyonnais veut faire oublier son passé de brigandage bancaire, il se transforme en LCL ; quand Radio Luxembourg veut rompre avec la connotation plouc de la famille Duraton, elle devient RTL. Le sigle est une savonnette à vilains. Le PSG n’est ni Paris ni Saint-Germain, c’est un immense puits de pétrole planté au cœur du Bassin parisien. Que cette année il ait tout gagné en France tout en se faisant ridiculiser en Europe par le Barça, en dit long sur le caractère artificiel et ringard de cette vitrine de la décomposition sociale.
Une des illustrations les plus éclatantes de cette toute-puissante de l’argent et de la corruption dans le football fut en 2010 la désignation du Qatar comme pays organisateur d’une future Coupe du monde. C’est comme si l’on avait choisi Tombouctou pour les épreuves de ski nordique aux prochains JO d’hiver : même absence de stades, de public, de tradition sportive, et surtout même incompatibilité climatique. Eh bien, cette organisation mafieuse qui se nomme Fifa l’a fait ! (…)
Merci à Athéthique