La principale cause de départ, selon Léonard Vincent, est le service militaire obligatoire qui suit automatiquement la fin des études et peut se prolonger indéfiniment. Dans les faits, il dure en général une dizaine d’années, au cours desquelles “les jeunes filles sont fréquemment violées et les garçons sont frappés et humiliés”. Il résume : “L’Érythrée se rapproche du camp de concentration avec travaux forcés.” Avec une seule issue : “La fuite.“[…]
Pour empêcher l’exode massif qui court depuis la fin de cette guerre, le gouvernement a même imposé une “taxe sur la diaspora“ aux Erythréens vivant à l’étranger. De l’ordre de 2% de leurs revenus, le gouvernement menace directement de faire payer le prix aux proches restés au pays si ces exilés ne s’y soumettent pas.
Le Journal du Dimanche
Avec plus de 300.000 réfugiés partout dans le monde sur une population de 6,3 millions (chiffres de la Banque mondiale), l’Érythrée fait face à un exode massif de sa population. Les Érythréens, souvent des jeunes, cherchent à fuir la dictature du président Issayas Afeworki au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1993.[…]