A quelques jours du début du Ramadan 2015, vous vous demandez peut-être comment vous organiser pour concilier jeûne et vie de bureau. Metronews fait le point, avec Inès Dauvergne, responsable expertise diversité au sein du réseau “IMS-Entreprendre pour la cité”.
Prévoit-on dans la loi un aménagement du temps de travail pour les personnes qui font le ramadan ?
Non, le seul droit qui s’applique est le droit à ne pas être discriminé. Concrètement, votre patron ne peut pas vous licencier ou vous mettre en congés forcés parce que vous faites le ramadan. Mais à part ça, dans le droit du travail, aucune disposition particulière n’existe pour aménager le temps de travail des personnes qui observent le jeûne. L’employé ne peut pas exiger, par exemple, d’arriver ou de partir une heure plus tôt que d’habitude.
Pour l’employé, il n’y a donc aucune marge de manœuvre ?
En pratique, cette situation se gère au cas par cas. Cette année, le ramadan tombe en été. Les jours sont plus longs et le jeûne est plus éprouvant, alors la question d’un aménagement du temps de travail se pose davantage. Le plus souvent, en fait, les employeurs s’en accommodent. Mais il y a des domaines où toute négociation est inutile. C’est le cas du travail posté, comme les centres d’appels par exemple, où les horaires sont collectifs. Dans ce secteur-là, il n’y a d’aménagement pour personne.
Que faire en cas de refus de la part de l’employeur ?
Malheureusement, si l’employé se voit refuser un aménagement de temps de travail pour suivre le ramadan, il ne peut bénéficier d’aucun recours, à moins de pouvoir démontrer une inégalité de traitement. Par exemple, s’il devrait être le seul, parmi ses collègues qui jeûnent, à ne pouvoir bénéficier d’un arrangement. Mais en règle générale, je conseille de privilégier le terrain de la négociation.