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Plusieurs fusillades ont frappé ces dernières semaines l’agglomération de Metz. Vues par un dealer, elles s’expliquent…
Il se marre lorsqu’à la première question, on lui demande s’il est facile d’acheter une arme à Metz. « Bien sûr, c’est très simple ! Pour n’importe qui ! » Sa spécialité, à lui et son équipe, ce sont les stupéfiants. Mais « on est tous armés, obligé. Regarde… » L’entrevue se passera sous le regard inquiétant d’un pistolet 9 mm. « Il ne me quitte pas. »
Il est installé dans le secteur messin depuis des années. Il a ses entrées, des connaissances, des moyens. Les récentes fusillades sur l’agglomération nous apprennent pourtant qu’il n’y a plus besoin de faire partie du milieu pour sortir ‘’calibré’’. Comment ça se passe pour un débutant ? « Des équipes spécialisées tiennent le marché, elles ne travaillent que dans les armes. Elles ne sont pas nombreuses. Celui qui en cherche n’a qu’à se rendre dans certains quartiers. » Il ne cite pas Borny, Bellecroix ou des coins de Woippy mais y pense fort. « Tout le monde les connaît, hein. » L’interlocuteur décrit une prise en charge se déroulant en plusieurs étapes. « La première fois, ils posent plein de questions à l’acheteur. Ils veulent savoir qui il est, ils prennent des informations pour vérifier sa crédibilité. Normal, ils sont extrêmement méfiants. Si ça se passe correctement, un deuxième rendez-vous est fixé. »
Il peut avoir lieu dans la même journée. « Cette fois, le type laisse sa voiture et son téléphone portable. Il monte dans une voiture pour être amené dans un endroit sûr. Là, ça commence à discuter business. » Selon lui, il n’y a plus de caches d’armes dans l’agglomération messine, « où elles sont en passe de disparaître. C’est risqué, ça amène trop de monde et attire les regards. Elles n’étaient pas situées dans les cités de toute façon. » Certaines confidences évoquent un garage bien rempli en plein centre-ville de Metz. La police n’est jamais tombée dessus. « Ces équipes sont paranos, pire que nous (les trafiquants de drogue, NDLR). À chaque fois qu’elles font affaire dans un endroit, elles n’y reviennent plus. Plus jamais. Quand nous, on est perquisitionné, les policiers trouvent souvent des armes. Par hasard. Et encore, pas toutes. Ils n’ont pas de chien spécialisé… » […] Les armes les plus disponibles actuellement : un fusil-mitrailleur de type Kalachnikov ou Skorpion. « Une bonne arme de ce genre, c’est 1200-1500 €. » Un petit vendeur de drogue de Metz-Borny nous a assuré en avoir acheté une pour moins de 500 €. « Mais ce n’est pas une arme de qualité. T’as rien à ce prix-là… », soupire le caïd, pour qui il est plus compliqué de se fournir en 9 mm, et « en munitions. Je ne parle même pas d’explosifs. J’en vois pas circuler. »
Pour expliquer les derniers épisodes sanglants à Metz, certains évoquent des tensions entre bandes rivales. « Les rapports de force changent, assure un connaisseur du terrain. Il y a une guerre de territoire qui commence à faire des victimes. » Le trafiquant de drogue évoque, lui, « un effet de mimétisme dangereux. Les sommes en jeu sont tellement importantes que les petits dealers sont tous armés aujourd’hui. Mais ils ne se contrôlent pas. Avant, lors d’une embrouille, on discutait. On réglait ça à main nue, ou par des menaces. Maintenant, ça ne discute plus, ça tire. Avant, c’était la prison qui permettait de progresser dans la hiérarchie de la cité. Maintenant, ça passe par les armes. Et plus personne n’est à l’abri… »
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Merci à bitume8

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