Addendum du 16/06/2015
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Des scientifiques britanniques font pendant deux jours des prélèvements génétiques sur des habitants du Cotentin pour en savoir plus sur la colonisation de la Normandie par les Vikings. Pour pouvoir participer à cette enquête, autorisée pendant deux jours par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), il faut avoir un nom de famille présent en France depuis le Xe ou à consonance scandinave. Autres personnes concernées par l’étude : celles ayant quatre grands-parents ayant toujours vécu dans un rayon de 50 kilomètres autour de son lieu de vie actuel.
Concrètement, les volontaires recevront une feuille avec des codes et leur interprétation. Le «I1» par exemple est «un sous-groupe de I, peuple de chasseurs-cueilleurs présent en Europe il y a plus de 10.000 ans. «I1» est fréquent en Scandinavie et par conséquent un possible signe d’un ancêtre viking». Les résultats obtenus devraient compléter ceux fournis notamment par l’archéologie.
Le mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) joue les trouble-fête. «On craint que cela développe l’idée qu’il y a de vrais Normands et de faux Normands», explique Jacques Declosmenil, président du Mrap dans la Manche. Et d’ajouter : «Dans le contexte actuel de montée de la xénophobie, c’est extrêmement dangereux, certains racistes pourraient par exemple se dire “J’aurai la preuve que j’ai pas de sang arabe.”
Mais les scientifiques britanniques réfutent cette hypothèse : «Nous n’étudions que 2% de l’ADN pour en conclure éventuellement qu’il y a une probabilité qu’autour du Xe siècle une personne ait un ancêtre scandinave.» Tout est donc possible pour les 98% restants.