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Les personnages de ce documentaire ont tous en commun de vivre en France, dans une peau dont la couleur reflète une origine lointaine. Noirs, asiatiques, arabes, métis, ils sont onze. Laurence Petit-Jouvet les a filmés, dans un décor qui leur est familier, lisant pour la caméra une lettre dans laquelle ils évoquent chacun, qui en s’adressant à sa fille, qui au président de la République, cette expérience intime qui les a façonnés, depuis l’enfance, d’être regardés comme “non-Blancs”.

Respectueux de ces personnages dont la parole s’épanouit pleinement dans le cadre, dont la multiplicité donne l’image d’une France multiculturelle et multiraciale, qui pourrait ressembler à une utopie si leurs témoignages ne rappelaient pas à quel point cette réalité se paye de souffrance et de relégations pour ceux qui l’incarnent, le film pâtit un peu de l’univocité de son propos.

Effet catalogue

En révélant des destins singuliers, les séquences ont le mérite de battre en brèche à peu près tous les clichés liés aux populations immigrées, mais l’effet catalogue les réduit en même temps à une problématique unique, trop précisément définie. Ne subsiste au final qu’une juxtaposition de situations édifiantes, qui peinent à émouvoir.

Le Monde

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