En se réappropriant les textes religieux, les musulmanes ont arraché leurs droits et prouvé que le Coran est «féministe». En France, elles ont réussi à faire reculer le racisme. Explications.
Les militantes en France s’attaquent surtout au racisme et au sexisme contre la femme voilée. Mais il y a également une fracture entre les féministes de tout bord en France. Pourquoi ?
Si l’on remonte à la loi contre les signes ostensibles religieux à l’école, et donc le voile, votée en 2004, on voit bien comment cette question a mis en lumière les fractures dans le féminisme. Aucun collectif féministe «reconnu» n’a ainsi soutenu les femmes voilées, libres de se vêtir comme elles le souhaitaient.
Mais les choses évoluent. En mai, la direction du collectif féministe «Osez le féminisme», historiquement anti-voile, a vu une partie de sa direction lyonnaise démissionner contre un «fonctionnement pyramidal», en réaction aux propos de la porte-parole d’alors qui affirmait «être contre le voile», mais en dénonciation du silence autour de l’islamophobie. La question est donc de bien savoir à qui appartient le féminisme.
Peut-on être féministe et porter le voile ?
Absolument ! Et toute la difficulté est bien de le faire comprendre en intra et en extra-communautaire. On ne peut nier, aujourd’hui, une lecture patriarcale des textes sans parler de l’instrumentalisation de la tradition pour asseoir une domination masculine. Or, si l’islam est parfait, les hommes eux non. Aux femmes de s’approprier les textes, de les comprendre et de les assimiler. Elles n’ont à demander d’autorisation à personne pour se sentir féministes, même avec un voile ! […]
Merci à Ranelagh6