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Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne, doctorante a l’université de Nice-Sophia Antipolis sur le phénomène du jihad, intervient depuis 2012, avec l’équipe de l’association Entr’Autres, auprès de familles de présumés jihadistes en Syrie et en Irak.

Quel suivi pour les présumés jihadistes rentrés de Syrie ?

En effet, certains individus sont rentrés de Syrie, d’autres empêchés au départ. Ils nécessitent une prise en charge extrêmement serrée, au cas par cas, sur le modèle de ce qui se fait au Danemark.

Ce «mentorat contre-radicalisation» doit être envisagé, sur au moins trois niveaux :

  • Un premier niveau de «contre univers mental» afin de travailler à la déconstruction des discours idéologiques avec un mentor spécialiste de l’islam (non seulement par un travail sur des vidéos de propagande ou autour de certaines lectures, mais également dans un accompagnement au quotidien).
  • Un second niveau d’accompagnement psychologique avec la présence d’un ou plusieurs psys mais également de politologues ou d’idéologues spécialistes du monde arabe contemporain.
  • Et enfin un dernier niveau de réinsertion dans le lien social, vers la formation ou l’emploi, via une prise en charge par un conseiller en insertion.

Ces trois niveaux peuvent être mis en place de façon simultanée, et non pas de façon chronologique.

Des parents rejoignent les groupes jihadistes en Syrie et en Irak en embarquant leurs enfants avec eux. Certains de ces gamins sont apparus dans des vidéos de l’EI, exécutant des prisonniers…

C’est très inquiétant quant à la future génération de jihadistes à venir, qu’il s’agisse des enfants en bas âge partis avec leurs parents en Syrie, ou pire encore tous les enfants qui sont nés là-bas, sur place, et qui naîtront encore. Leur cerveau va se construire au sein de cet univers, habitué à la cruauté et à la mort, désaffectivé.

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Merci à Lilib

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