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 Addendum du 21/06/2015 – En dépit de l’inquiétude qui traverse la population, le sous-préfet estime, dans un bel exercice de langue de bois, qu’il a fait son devoir de pédagogie. 

Philippe Fortin, ancien élu de gauche, membre actif des restos du coeur locaux, évoque aussi une ambiance électrique.

“On a déjà 150 familles inscrites aux Restos du coeur, comment on va faire s’il devait y en avoir 20, ou 40 de plus ?” Cette question de Philippe Fortin est restée sans réponse.

(…) A la terrasse du café de l’Estrade, nombreux sont ceux à avoir signé la pétition. C’est le cas d’Emmanuel, négociant automobiles et propriétaire de discothèques. “Je ne comprends pas, on est à 50 km de tout et ces gens-là, qu’on fait venir à Loudun, ils n’ont rien qu’est-ce qu’ils vont pouvoir faire d’autre qu’errer dans les rues ? Faudrait déjà penser à s’occuper des gens d’ici. Ce que je dis, c’est qu’une charité bien ordonné commence par soi-même.” En dépit de l’inquiétude qui traverse la population, le sous-préfet estime, dans un bel exercice de langue de bois, qu’il a fait son devoir de pédagogie : “Si les réponses qui ont été données lors de la réunion publique n’ont pas satisfait les gens, cela ne signifie pas que nous n’avons pas répondu aux questions.”

(…) Mais le maire ne cache pas son inquiétude devant le flou qui l’entoure. Car aux questions pratiques telles que le financement, les transports, etc, aucune réponse concrète n’a pour l’instant été apportée. Même le début des travaux de rénovation n’a pas encore été programmé.

 

Article publié dans Marianne, semaine du 19 au 25 juin 2015

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Addendum du 17/05/2015 : L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié en juin 2015 une étude sur la précarité en milieu rural en Poitou-Charentes.

Réalisée en partenariat avec les services de l’État, l’étude a été présentée le 11/06/2015, à la direction régionale à Poitiers. Il s’agissait de cibler les territoires les plus précaires de la région et identifier les principaux facteurs de pauvreté et de précarité.

« Cette étude est une aide à l’analyse et à l’action pour les décideurs et les élus locaux », a commenté la directrice régionale Fabienne Le Hellaye. 72 bassins de vie ruraux sur les 91 en région, ont été étudiés. En 2012, 233.000 picto-charentais vivaient sous le seuil de pauvreté fixé à 11.900€ annuel, soit 13% de la population. (…)

Zone en déprise démographique, le bassin de vie de Loudun présente aussi de nombreuses difficultés économiques, le chômage et le recours aux formes particulières d’emploi y sont les plus élevés du département.

Source et document Insee

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Dans la ville, une pétition circule contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

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À l’image de cette petite ville de la Vienne, la «politique de desserrement de Calais» menée par le ministère de l’Intérieur envoie des dizaines de migrants aux quatre coins du pays. Sans donner le choix aux communes concernées, souvent rurales et touchées de plein fouet par la crise, comme Loudun.

Une semaine après, les habitants de Loudun (Vienne) sont toujours sonnés par la nouvelle. Loin de l’actualité et des convulsions du monde, à l’abri d’une campagne typique de la ruralité aux couleurs de France, plus loin encore du ressac migratoire, ils se voient imposer l’accueil de 80 à 100 migrants depuis Calais, Lyon ou Paris, venus d’Érythrée, de Syrie, d’Irak ou du Soudan. Leur arrivée est prévue en septembre, après la réhabilitation d’un bâtiment de l’AFPA qui servait jadis de résidence aux stagiaires de cet organisme de formation professionnelle.

Comme beaucoup d’autres communes, la petite ville de 7.000 habitants doit «prendre sa part» de demandeurs d’asile, selon la répartition prévue par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour soulager la pression migratoire …

(…) Le Figaro

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