(…)Pour les Français, un immigré n’équivaut pas à un immigré. En clair, selon son pays d’origine, la qualité de l’accueil que les Français lui réserveront variera. 32% est favorable à l’accueil ” d’Africains “, alors qu’ils sont 54% lorsqu’il s’agit des chrétiens d’Orient. Il ne s’agit certes pas de la même nature d’émigration puisque les chrétiens fuient un conflit. Mais, un détail intéressant: c’est à droite que le changement d’attitude est le plus manifeste. Les électeurs de François Bayrou et de Nicolas Sarkozy de 2012, largement hostiles à l’accueil en France d’immigrés africains, sont majoritairement favorables (respectivement 65% et 53%) aux réfugiés chrétiens, issus du Moyen-Orient. On constate donc une connivence religieuse, les catholiques étant plus représentés au sein de l’électorat de droite. Les Républicains, avec François Fillon, Valérie Pécresse ou Thierry Mariani pour figures de proue, constituent sûrement le parti le plus mobilisé en faveur des chrétiens persécutés.
Mais cette solidarité particulière nouée avec les chrétiens d’Orient se ressent même auprès des anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon, pourtant beaucoup plus areligieux. Même largement déchristianisés, les Français renouent ainsi avec une tradition initiée il y a huit siècle, lorsque Saint Louis avait érigé les souverains de France en protecteurs des chrétiens de la région.