Pour Pierre Tholly, le responsable sud-est du syndicat policier Alliance, les trois fusillades de ce week-end à Grenoble sont la preuve d’une «banalisation» de la violence extrême dans la ville.
“Nous constatons une terrible banalisation voire une ‘démocratisation’ du passage à l’acte extrême. Utiliser une arme est devenue à Grenoble un acte banal, un passage presque obligé dans la défense d’un territoire dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. Ces règlements de compte se développent et vont maintenant avoir lieu aux quatre coins de la ville, à la sauvage. Les caméras de surveillance sont indispensables et je regrette que le maire ne décide pas d’en installer de nouvelles dans les endroits difficiles. D’autant plus que le seul moyen de faire baisser la criminalité à Grenoble est de démanteler les réseaux de trafic de drogue, de procéder à des interpellations massives. Le trafic à Grenoble est organisé selon un modèle très clair, celui de la mafia Camorra, née au XIXème siècle à Naples. Le business est divisé entre les guetteurs et les vendeurs. Les trafics se font aux yeux de tous, dans les cités, en libre-service. C’est exactement comme dans la série Gomorra, qui raconte la guerre entre deux bandes mafieuses à Naples pour avoir la main-mise sur l’ensemble des trafics de la ville. Dans les quartiers comme Villeneuve ou Village Olympique, les trafiquants craignent bien davantage ces règlements de compte que la police. A Marseille, on dénombre quasiment un mort par semaine. Ici, c’est la poudrière, et on n’en est plus si loin.”
Merci à Lilib