Les profils des deux Picards condamnés hier pour apologie du terrorisme sont… radicalement différents : une jeune fille sage à Abbeville, un repris de justice à Compiègne.
Hier matin, le tribunal de Compiègne a rendu son délibéré et condamné un homme de 31 ans pour apologie du terrorisme à la maison d’arrêt. [VOIR CET ARTICLE]
Hier après-midi, à Amiens, une jeune Abbevilloise a écopé de quatre mois avec sursis pour le même délit, commis sur Twitter. Peine complémentaire : il lui est interdit tout emploi dans la fonction publique pendant cinq ans.
On n’a pas assisté à un procès de la religion, hier à Amiens, mais à celui de l’« islam-Facebook », ce ramassis de fausses informations qui, mal digérées, fermentent et empoisonnent la toile. […]
[Dans] l’appartement que Fleurine partage avec son concubin et ses deux fils, rue des Tilleuls, le 18 mai dernier. Au mur : un drapeau de l’Etat Islamique ; partout : des vues de La Mecque ou des versets du Coran.
La jeune femme s’est présentée hier vêtue du jilbab saoudien, amble pièce d’étoffe noire qui masque les formes et couvre la tête et les cheveux. Fleurine est une picarde pur sucre, tout comme son mari, qui arbore la barbe « réglementaire ». « Je me suis convertie en juillet 2013, énonce-t-elle. Il n’y avait aucun musulman dans notre entourage. J’ai commencé à acheter quelques livres et puis je suis allée sur Facebook. Je n’étais pas une fille très fréquentable. Avec l’islam, ça m’a changée… » Elle reconnaît que le couple ne fréquente la mosquée que depuis à peine trois mois. […]
Elle et son copain sont des proies faciles, sollicités toutes les semaines pour partir en Syrie. « Si on avait voulu, c’était facile, on avait touché 4000 euros de rappel de Pole Emploi. Mais j’ai eu peur pour les enfants », avoue Fleurine.
Dans le tribunal, ces propos, mais aussi la détresse de la jeune femme, émeuvent jusqu’à cet avocat extérieur au dossier. « Actuellement, j’assiste un jeune néo-nazi dans une affaire à l’instruction. Il était paumé, il s’est fait embrigader sur le net. J’ai l’impression d’entendre la même histoire… » […]
