Elu du Morbihan depuis 2012, il estime avoir «honte» de l’orientation prise par ses camarades et appelle les «frondeurs» à constituer un nouveau groupe à l’Assemblée.
Et de deux. Après l’ex-eurodéputé Liêm Hoang-Ngoc, c’est au tour du député du Morbihan, Philippe Noguès, de quitter les socialistes. «Le PS s’est droitisé, social-libéralisé, explique-t-il à Libération. Il a basculé du mauvais côté de la force.» Dans une lettre que Libération s’est procurée, ce parlementaire breton élu en 2012 et adhérent socialiste depuis 2006 justifie ce départ, trois ans après son élection à l’Assemblée : «La fierté que je ressentais ce 17 juin 2012 s’est transformée d’abord en désenchantement, puis, je dois l’avouer, en un peu de honte, écrit-il. Honte de n’avoir pas vu plus tôt la réalité en face, de n’avoir pas tiré plus tôt la sonnette d’alarme, parce que je voulais encore croire que les choses allaient changer».
Depuis l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, Noguès a milité avec les députés dits «frondeurs» pour «tenter d’infléchir la ligne du gouvernement». «Notre action a été utile mais force est de constater que nos efforts ont été relativement vains», regrette-t-il. Son «espoir de changer de l’intérieur», poursuit-il, «s’est évanoui». «Les mots ne suffisent plus, il faut des actes», martèle-t-il. Noguès rend donc sa carte socialiste en même temps qu’il quitte le groupe SRC (Socialistes, républicains et citoyens). Dans un courrier au patron des députés PS, il fait part de son «intime conviction que le PS s’inscrit dans une démarche de transformation vers un parti social libéral, après avoir définitivement fait sienne la théorie selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative». Pour Noguès, le groupe socialiste à l’Assemblée «se transforme peu à peu en un simple club de supporters des actions du gouvernement». […]