Le salafisme, même s’il n’est pas toujours un djihadisme, loin s’en faut, sert de base idéologique à de nombreux jeunes radicalisés.
“Salaf – ancêtre en arabe – renvoie à un islam mythique des origines, celui du prophète Mahomet. Il véhicule une lecture ultraorthodoxe des textes, compte parmi ses références Mohammed Ibn Abdelwahhab, dont l’Arabie Saoudite a fait la figure tutélaire de sa très rigoriste doctrine le wahhabisme”, analyse Mohamed-Ali Adraoui, auteur Du Golfe aux banlieues, le salafisme mondialisé. Ses pratiquants se distinguent parfois par une barbe fournie et le port du qamis (tunique s’arrêtant aux chevilles), mais une tendance à la discrétion apparaît.
20 mosquées surveillées à Marseille
Cette mouvance, d’implantation récente en France, serait en forte croissance selon les spécialistes, qui estiment à 20 000 le nombre des musulmans sensibles à ce fondamentalisme. Sur quelque 2 500 mosquées françaises, “une bonne centaine sont salafistes”, selon Bernard Godard. Et “une centaine d’autres sont travaillées insidieusement par des groupes qui contestent l’imam en place”, estime l’ex-“Monsieur islam” de la Place Beauveau.
C’est le cas dans les agglomérations lyonnaise, marseillaise et lilloise, principaux foyers du salafisme. Selon nos informations, les services du Renseignement intérieur surveilleraient de près une vingtaine de mosquées à Marseille. En Vaucluse, quatre mosquées feraient également l’objet d’une surveillance pour leurs prêches radicaux.