Après les attentats sanglants de vendredi, Manuel Valls a pour la première fois utilisée l’expression controversée de “guerre de civilisation” en parlant du terrorisme islamiste. Une expression qui a déclenché une avalanche de réactions négatives de la part de son camp.
Dernière en date celle de la maire de Lille, Martine Aubry. Interrogée par BFMTV sur les propos tenus par le Premier ministre, l’ancienne Première secrétaire du PS a déclaré “ne pas être d’accord avec ces propos“.
Le député socialiste des Yvelines Benoît Hamon a aussi i jugé lundi que l’utilisation du terme “guerre de civilisation” par Manuel Valls n’était “pas bonne” et pouvait “avoir des conséquences négatives”, y compris sur “notre territoire”.
“On lutte contre le terrorisme, il faut le dire et avec la dernière énergie, mais il n’y a jamais eu je crois dans la tête de qui que se soit l’idée que l’islam serait incompatible avec la démocratie par exemple”, dit-il. “Donc il faut faire très attention aux mots”.
“Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons“, a déclaré dimanche Manuel Valls lors de l’émission “Le Grand Rendez-vous” d’Europe 1-Le Monde-iTELE.
Si elle recouvre en réalité des définitions très fluctuantes, la conjonction des mots “guerre” et “civilisation” est devenue politiquement sensible ces dernières années, du fait de la référence au “choc des civilisations” popularisé par les milieux néoconservateurs américains et le président George W. Bush.