Fdesouche

Le Conseil national d’évaluation du système scolaire vient de remettre pour la première fois au ministère de l’Education nationale des propositions pour casser les collèges “ghettos”. Le manque de diversité dans certaines écoles pèse en effet sur les résultats. MYTF1News est allé à Créteil pour comprendre les enjeux dans deux collèges très différents.

Entre les coquettes demeures des bords de Marne, les pavillons de la classe moyenne et les tours grises de la cité du Mont-Mesly, il y a un monde et des vies séparées à Créteil. Chaque territoire a son mode de vie, chaque territoire ses établissements scolaires. […]

En haut de la ville, dans la cité du Mont-Mesly, les enfants sont scolarisés au collège Amédée Laplace.  […] “Ce ne sont que les enfants de la cité ici, c’est pour ça qu’il y a beaucoup plus de noirs et d’arabes que de blancs”, explique Fatia qui a terminé les cours plus tôt ce jour-là. Dans ce collège au design moderne, « il y a moins de 10 “Blancs” pour 376 élèves », aux dires d’un élu. Ici les petits Français sont d’origine malienne, somalienne, algérienne, marocaine, indienne ou chinoise.

Apparemment, cette concentration d’enfants issus de l’immigration ne les gêne pas. “C’est bien comme ça. Les Français se mélangent pas, et nous non plus !” lâche Atim, 15 ans, le visage surpris par une question sur la mixité. Et lorsque Fatia, survêt et sweat rouge, parle d’un autre établissement en bas de la ville, le collège Victor Hugo, elle sourit : “là-bas, c’est plus un collège de blancs”, avant d’ajouter comme pour s’excuser “sans être raciste monsieur”.

“Là-bas”, c’est à seulement cinq minutes en voiture. Au centre historique de Créteil, le collège Victor Hugo est une vieille bâtisse en briques rouges qui domine une petite place fleurie. L’ambiance est provinciale. L’établissement ? Il est un peu “mélangé”, comme dit une parent d’élève bon chic bon genre. […]

La résistance à la mixité scolaire a des causes diverses mais c’est principalement les parents qui empêchent le changement. La peur d’un bas niveau, la crainte des violences et la mauvaise image d’un collège peuvent provoquer un contournement de la carte scolaire ou l’inscription dans le privé. La crainte du déclassement se projette sur les enfants. Conséquence, les élus ne se risquent pas à modifier une sectorisation par crainte de “représailles” électorales.

“Tout le monde a intérêt à ce que rien ne bouge, résume crûment un élu. Les familles pauvres privilégient la proximité. Les familles privilégiées, elles, ne souhaitent pas de mélange. […]

Résultat de ces blocages, la ségrégation scolaire s’aggrave en France depuis dix ans. […]

Source

Fdesouche sur les réseaux sociaux