L’union des professeurs de physique-chimie a écrit au Ministère de l’éducation pour dénoncer la « modification des barèmes » de l’épreuve du bac S. L’union des professeurs de physique-chimie a écrit au Ministère de l’éducation pour dénoncer la « modification des barèmes » de l’épreuve du bac S. Selon le syndicat «les premières copies étaient catastrophiques».
Les enseignants de physique-chimie chargés de la correction de l’épreuve du baccalauréat S sont vent-debout contre la nature des exercices retenus pour évaluer plus de 170 000 candidats et la façon dont le Ministère a géré, pour la seconde année consécutive, les moyennes catastrophiques attribuées aux premières copies corrigées.
L’union des professeurs de physique-chimie dénonce, dans un communiqué, «le fiasco magistral de l’épreuve du bac S de physique-chimie 2015 en métropole car deux tiers des questions de l’épreuve spécifique ont vu leur barème modifié deux jours après la remise des copies aux correcteurs. Au prix de ce pathétique artifice pour remonter les notes, les résultats de l’épreuve seront, cette année encore, aussi satisfaisants que d’habitude et le Ministère aura beau jeu de s’en gargariser devant les médias. Mais pas plus que l’Inspection générale, les professeurs n’en seront dupes».
Et tout est parti de l’Académie de Rennes quand plusieurs correcteurs ont fait remonter des copies tests avec des moyennes catastrophiques. « Sur les copies tests, il y avait moins de 8 de moyenne, explique ce correcteur anonyme, agrégé de physique. On a fait remonter ces notes. Quand ils ont vu les notes de l’académie de Rennes, jugée bonne élève, ils se sont dits qu’il y avait un problème. Bilan, le vendredi, on nous a donné un nouveau barème».
Le correcteur détaille: « On nous a demandé de surévaluer, dans chaque exercice, la capacité d’un élève à recopier des documents donnés ou des réponses à des questions de niveau seconde ».
Pour le syndicat des professeurs « l’instant de vérité est arrivé. Il n’est pas agréable. Après trois années de mise en œuvre du nouveau programme, rejeter la faute sur des enseignants qui l’auraient mal compris ne tient plus. Nous assumons notre responsabilité en adressant à l’Inspection générale une lettre de protestation et nous attendons de sa part une réponse rapide, actant sa volonté de sortir par le haut d’une crise plus profonde dont l’épreuve du baccalauréat en question n’est que le révélateur. »
Le Ministère de l’éducation, sollicité, est en train d’analyser le communiqué de l’union des professeurs de physique-chimie pour formuler une réponse. Au service presse, on s’étonne quand même « car aucune consigne n’a été donnée pour un nouveau barème ».