La plus haute cour des Etats-Unis a décidé, lundi 29 juin, de considérer à nouveau la délicate question de la discrimination positive dans l’enseignement supérieur. Pour la deuxième fois en trois ans, la Cour suprême examinera le recours d’Abigail Fisher, une jeune femme blanche qui se plaint d’avoir été refusée à l’université du Texas (Sud) en raison de la couleur de sa peau. Le dossier sera sans doute rouvert cet automne.
La Cour avait entendu l’affaire une première fois en octobre 2012, mais avait refusé de se prononcer sur le fond, après huit mois de délibérations. L’instance fédérale avait préféré laisser le soin à une cour d’appel du Texas de revoir sa copie.
Et la cour d’appel du 5e circuit, dont relève le Texas, a confirmé le principe même de la discrimination positive à l’université. Elle a estimé, en juillet, qu’interdire à l’université du Texas d’utiliser l’origine ethnique comme critère d’admission nuirait à la diversité. Dans son arrêt, cette instance locale avait jugé que la plaignante n’avait pas du tout été victime de discrimination sur la base d’une politique de quotas favorisant l’accès des minorités à l’université, mais qu’elle avait en réalité des notes « trop faibles » pour être admise.
Cela ne laisse pas pour autant présager d’une issue similaire à l’échelle fédérale. « La décision de la Cour suprême d’entendre [à nouveau] cette affaire suggère que cela pourrait bien finir par de nouvelles limitations fortes à la discrimination positive dans le processus d’admission à l’université », estime Ilya Somin, professeur de droit à l’université George Mason. Cet expert estime « peu probable » que les juges suprêmes aient choisi de réexaminer le sujet s’ils étaient satisfaits de l’arrêt de la cour d’appel. « Il est plus probable que les cinq juges les plus conservateurs aient décidé de le prendre » pour affirmer que ce n’est pas aux universités de faire ce type de choix. […]