La préfecture de la Haute-Saône, 15 000 habitants, compte une dizaine de jeunes salafistes radicaux, dont beaucoup sont des convertis.
Sébastien Voyez, le djihadiste français de Daesh, destinataire du selfie de la décapitation envoyé par Yassin Salhi, semble avoir agrégé autour de lui une véritable nébuleuse de jeunes gens qui l’ont précédé, ou suivi, de Vesoul à Raqqa, fief de l’organisation État islamique. Le tout au nez et à la barbe de la DGSI.
La préfecture de la Haute-Saône connaît une hémorragie de jeunes – des convertis principalement – vers les zones de guerre en Syrie et en Irak. Vesoul, un nouveau Lunel ? Cette petite commune de l’Hérault connue pour être parmi celles qui comptent le plus de djihadistes au sein de Daesh est-elle en train d’être supplantée par Vesoul ? “C’est un groupe dont certains se connaissent depuis la maternelle”, assure la soeur d’une jeune femme qui a quitté Vesoul pour la Syrie le 9 septembre 2014 avec son mari et leurs deux enfants.
Avant Sébastien Voyez qui a rejoint Daesh le 2 novembre avec femme et enfant, le plus réputé d’entre eux était Romain G., 28 ans, lequel, jusqu’à récemment, diffusait des vidéos de propagande sur les réseaux sociaux appelant les musulmans – “ses frères” – “à quitter la France, ce pays de mécréants”. Le jeune homme est un ancien sportif reconnu et classé parmi les meilleurs nageurs de sa région. Une faille dans sa vie personnelle l’a fait basculer dans le radicalisme. Il est aujourd’hui en Syrie avec sa femme Caroline D.,25 ans, et leurs deux enfants.
Benjamin C. et Anaïs L., 26 ans tous les deux, un couple de Vesoul, ont également fait partie du même voyage pour Raqqa. La jeune femme, titulaire d’un BTS, a abandonné la faculté de Metz pour rejoindre le groupe État islamique. Apparentée à un célèbre maréchal de France, elle a connu, elle aussi, une vie familiale perturbée. […]
L’un comme l’autre ont subi l’influence d’Omer Y. 31 ans, un jeune chef d’entreprise d’origine turque, marié à la soeur de Benjamin. Pour les services de renseignements, il serait à l’origine de l’extrémisme religieux des convertis qu’il a rencontrés. Pourtant, l’individu ne laissait rien transparaître de ses convictions salafistes radicales, du moins jusqu’à son départ pour les zones de guerre syriennes l’an dernier. […]
Dans la région, selon un recensement des services de renseignements, on ne compterait pour l’instant qu’un mort parmi les djihadistes locaux ayant rejoint les rangs de Daesh. Il s’agit de Pierre Choulet, mort dans un attentat-suicide commis en Irak en février. Ancien enfant de choeur, le kamikaze n’avait pas 20 ans.
Merci à Neuneu.