Depuis qu’elle préside aux destinées du poids lourd européen, la chancelière Angela Merkel n’avait jamais pris place autour d’une table pour rompre le jeûne du Ramadan (iftar), c’est désormais chose faite.
Etaient présents, les représentants du Conseil de coordination des musulmans d’Allemagne (KRM), mais aussi du Conseil central des juifs en Allemagne (ZJD), du Conseil de l’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD), et du Comité central des catholiques allemands (ZDK).
Elle a déjà fait savoir, via son porte-parole, que ce grand dîner rituel sera inscrit à son agenda officiel.
«l’islam fait partie de l’Allemagne, c’est une évidence» a-t-elle déclaré lors de son Iftar inaugural.
Entourée de personnalités musulmanes de premier plan, parmi lesquelles figurait à ses côtés le ministre de l’Intégration, Aydan Özoğuz, la chancelière allemande a loué les valeurs exaltées par le mois béni de l’islam, félicitant ses concitoyens musulmans pour leur sens aigu du civisme et leur profond respect des lois, tout en déplorant grandement la montée de l’islamophobie sous l’impulsion de redoutables groupuscules néo-fascistes, dont elle s’alarme de la résurgence et condamne la violence extrême.
“La haine, le racisme, et l’extrémisme n’ont pas leur place dans ce pays. Nous sommes un pays fondé sur la démocratie, la tolérance et l’ouverture au monde “, a-t-elle clamé haut et fort, avec les mêmes accents indignés de son discours prononcé en décembre 2014, lors des vœux du Nouvel An, lorsqu’elle exhortait l’ensemble de la population allemande à ne pas succomber au chant de sirène strident du mouvement Pegida «Les Européens patriotiques contres l’islamisation de l’Occident », et à ne pas s’enflammer aux cris de slogans racistes et au bruit de bottes exhumés des heures les plus sombres du nazisme.