Dimanche 28 juin, Manuel Valls a créé la polémique à gauche en évoquant la « guerre de civilisation » en cours selon lui contre « le terrorisme, l’islamisme radical, le djihadisme ». Une expression nouvelle dans la bouche du premier ministre, qui lui a valu de nombreuses critiques au sein du PS, plusieurs responsables socialistes l’accusant de reprendre les mots employés jusqu’alors par la droite néoconservatrice américaine et l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.
« La question sociale reste, mais elle ne fait plus lever les foules, contrairement à la défense des valeurs de la République », estime un proche de M. Valls.
L’attaque n’impressionne pas M. Valls, bien au contraire. «Je m’étonne toujours de ces débats à gauche, comme il y a quelques années autour des mots ‘nation’ ou ‘patrie’.» […]
Manuel Valls a même l’intention d’aller plus loin en plaidant pour que les sujets identitaires structurent à gauche les thèmes de l’élection présidentielle de 2017.
« La question des valeurs et des identités sera au cœur de la campagne présidentielle », explique-t-il.
Le premier ministre a en tête la présidentielle de 2002 et l’élimination de Lionel Jospin au premier tour alors que l’ancien chef du gouvernement pouvait s’enorgueillir d’un assez bon bilan économique. Mais M. Jospin avait négligé les enjeux régaliens, notamment en matière de sécurité. Une erreur que ne compte pas répéter M. Valls en 2017. Pour le chef du gouvernement, la prochaine présidentielle devra répondre aux « peurs françaises » plutôt que de les alimenter, comme le font selon lui Nicolas Sarkozy et le Front national. « Moi, je ne joue pas sur les peurs, explique M. Valls. Mais on a intérêt à dire les choses telles que les ressentent les Français. » […]