Aubervilliers, ce jeudi. Inza Kouné et Mamadou Diomandé, anciens sans papiers, sont deux des comédiens qui se produiront au festival d’Avignon.
En quelques jours, Inza Kouné et Mamadou Diomandé sont passés de l’ombre à la lumière, du statut de sans papiers à celui plus enviable de travailleurs régularisés. Les événements se sont accélérés pour ces deux immigrés ivoiriens, en France depuis 8 et 5 ans, membres du collectif « Les 80 d’Aubervilliers ».
Ce mouvement réunit un groupe de 80 migrants installés dans les anciens locaux de Pôle emploi, avenue Victor-Hugo. La régularisation ne s’est pas faite d’un coup de baguette magique pour ces salariés d’une société de sécurité. Même si leur histoire tient du conte de fée. Inza et Mamadou ont vu leur vie basculer du bon côté après leur performance sur les planches du Théâtre de la Commune à Aubervilliers. « 81, avenue Victor-Hugo » du nom de leur squat, a été jouée en mai, attirant des centaines de curieux, dont le préfet délégué pour l’Egalité des chances, Didier Leschi.
Sur scène, huit sans papiers acteurs ont rejoué leur vie de galère. La critique a été conquise. Du coup, ils mettent le cap avec leur metteur en scène Olivier Coulon-Jablonka, pour le « Off » d’Avignon, leur titre de séjour flambant neuf en poche. Du 23 au 25 juillet, au gymnase du lycée Saint-Joseph, ils se produiront pour cinq représentations. […]
Dans la semaine qui a suivi leur succès au théâtre, dix sans papier d’Aubervilliers étaient reçus en personne par le préfet délégué et le directeur du service de l’immigration, Jean-Pierre Sudrier. « Nous avons reçu notre convocation. Ensuite cela a été très vite. » […] Une nouvelle série de quinze autres régularisations ont suivi.
Cet épilogue heureux clôt un long combat. « Cela fait trois ans que l’on manifestait devant la préfecture et la mairie d’Aubervilliers. Nous n’en aurons terminé que lorsque nous serons tous régularisés car nous formons une famille », souffle Mamadou. […]
Merci à jojo2