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Le Medef s’inquiète qu’une loi puisse favoriser la représentativité des chefs d’entreprise sympathisants du FN. Députés et sénateurs n’avaient rien vu venir.

Une vingtaine de présidents de ses fédérations, parmi lesquels Alexandre Saubot de l’UIMM (Métallurgie), Gilles Lafon de Prism’emploi (Recrutement) et Viviane Chaine-Ribeiro de Syntec (Services informatiques), ont écrit le 29 juin aux députés et aux sénateurs pour les inviter à revoir le texte de loi sur la formation professionnelle, l’emploi et la démocratie sociale, actuellement en discussion au Parlement.

La disposition controversée de cette loi du 5 mars 2014 porte sur la représentativité patronale. Elaborée par Michel Sapin, alors qu’il était ministre du Travail, elle a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale, puis par le Sénat sans qu’aucun parlementaire n’y trouve à redire.

C’est une bombe à retardement pour tout le monde patronal”, certifie un responsable du Medef. Ce dernier constate que les patrons des très petites et moyennes entreprises (TPE/PME) de moins de 20 à 30 salariés sont de plus en plus nombreux à adhérer aux thèses défendues par Marine Le Pen et qu’ils n’ont plus peur de s’afficher comme tel.

On a des branches assez nerveuses sur la question“, reconnaît ce même responsable du Medef. Le phénomène touche principalement les petits entrepreneurs unipersonnels, les dirigeants des entreprises du bâtiment et travaux publics, ainsi que les autoentrepreneurs.

Dans les entreprises où le nombre de salariés est supérieur à cette fourchette de 20 à 30 salariés, le FN aurait moins de prise. “La présence du FN dans les entreprises est la même que dans la société française. C’est un phénomène qui monte“, note-t-on au Medef.

D’après les signataires de ce courrier, dont “l’Obs” a eu copie, la loi porte en germe le risque de favoriser le regroupement de ces petits patrons et de leur permettre de devenir représentatifs de leur profession. Ce qui leur permettrait, de surcroît, de toucher les fonds paritaires qui vont avec – une manne annuelle de plus de 100 millions d’euros à reverser aux organisations.

Il suffit de remporter 8% des suffrages à une élection professionnelle pour prétendre à une représentativité, un score relativement facile à atteindre si des chefs d’entreprise “de tendance poujadiste” venaient à se regrouper. […]

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