L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) qui évalue et compare les systèmes éducatifs des pays membres, considère que la réforme du collège de la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem va dans le bon sens.
Ángel Gurría énumère : la volonté de réduire les disciplines profitant à une minorité (en référence à la suppression des classes bilangues), le souci d’encourager le travail en équipe (avec les enseignements interdisciplinaires) et le suivi personnalisé «dont tous les élèves ont besoin» : «Voilà des mesures indispensables pour la réussite de tous. Et j’insiste sur ce mot “tous”. L’argument de nivellement par le bas que l’on entend n’est pas valable.»
La ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, dans le rôle de l’élève. Assise seule, vendredi matin, sur l’estrade d’une salle de conférences de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Au pupitre, le secrétaire général, Ángel Gurría, lui fait la leçon : «Nous voulions faire un point d’étape sur les enjeux en matière d’égalité et les réformes en cours.»
Petite piqûre de rappel, pour commencer : l’école française est particulièrement inégalitaire, comme vient le souligner, année après année depuis dix ans, l’enquête Pisa : 20% des élèves sont en échec scolaire en France, et 140 000 jeunes, pour beaucoup issus de milieux défavorisés, quittent chaque année l’école sans qualification. Ángel Gurría : «On sait combien, par la suite, ces jeunes sont difficiles à embaucher, et se retrouvent en grande précarité avec des conséquences tout au long de leur vie.»
A ce constat de départ peu glorieux près, le secrétaire général de l’OCDE a adressé ses encouragements à l’élève Vallaud-Belkacem. «A eux seuls, ces chiffres justifient la refondation de l’école et la réforme du collège que vous avez entreprise.» […]
«La difficulté, c’est d’arriver à faire comprendre aux familles que donner la même chose à tous les élèves est bénéfique pour tout le monde. On ne touche pas seulement à la politique mais au cœur des gens.» a-t-il ajouté.