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L’avenir d’Aigle Azur semble compromis. Selon nos informations, la deuxième compagnie aérienne française par le nombre de voyageurs transportés pourrait bien se trouver en très grande difficulté économique si aucune solution n’est trouvée avant la fin de l’année au différend qui l’oppose à l’Etat algérien. Deuxième compagnie aérienne tricolore derrière Air France, Aigle Azur, spécialisée dans les vols vers le Maghreb, accuse l’Etat algérien de retenir indûment 35 M€ de sa trésorerie.

L’entreprise, qui emploie 1 200 personnes dont 700 en France, réclame depuis 2006 de pouvoir rapatrier en France 35 M€ de recettes cumulées réalisées sur le sol algérien entre 2002 et 2011. Soit 90 % de sa trésorerie.

Or, la compagnie a besoin d’argent. Après trois années difficiles, elle affiche un déficit de 15 M€. D’après une source proche du dossier, pour justifier ce blocage, l’administration algérienne, qui a la main sur le contrôle des changes, estimerait qu’une partie de cet argent est le produit de taxes, et n’est donc pas rapatriable. Une autre partie correspondrait à des billets achetés par des passagers mais pas utilisés.

« Normalement, au bout d’un an, n’importe quelle compagnie au monde peut intégrer l’argent de ces billets à sa comptabilité, décrypte cette source. Mais pas en Algérie. Les autorités estiment que la prestation n’a pas été réalisée. Donc, l’argent n’est pas rapatriable. Ce sont des arguments fallacieux qui ne respectent par les règles du transport aérien. » Selon d’autres sources, la raison de ce blocage serait moins avouable : protéger la compagnie nationale Air Algérie de la concurrence. Car, en quatorze ans, la petite compagnie française a conquis le ciel algérien. Si, depuis 2011, le rapatriement des recettes a repris, il se fait au prix de lourdeurs administratives qui retardent l’encaissement en France. Quant aux sommes antérieures, elles restent bloquées. « C’est du sabotage, confie cette même source. Tout est fait pour embêter le pavillon tricolore. »

Car, dans une moindre mesure, Air France est également touché. Jusqu’à fin 2014, environ 16 M€ étaient bloqués en Algérie avant que la moitié puisse être rapatriée. Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la passivité des autorités françaises.

(…) Le Parisien

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