14/07
Communiqué du Crif.
Le CRIF rappelle que ces chiffres ne représentent que les actes ayant fait l’objet d’un dépôts de plaintes ou de mains courantes et ne représentent que partiellement la réalité de l’antisémitisme sur le terrain.
Rien ne semble arrêter la progression toujours plus spectaculaire de l’antisémitisme en France qui atteint aujourd’hui des sommets révoltants.
Cette très nette dégradation n’est malheureusement pas une surprise pour le CRIF. L’antisémitisme dans notre pays bénéficie en effet de leviers toujours aussi efficaces, grâce notamment à Internet, principal facteur de propagation des idées antisémites dans l’opinion publique, mais aussi à l’impunité récurrente dont bénéficie un certain nombre d’antisémites notoires.
Le CRIF demande au gouvernement de revoir le statut juridique des réseaux sociaux agissant en France (Twitter, YouTube, Facebook, Google) afin de les mettre civilement et pénalement face à leurs responsabilités.
Le CRIF dénonce par ailleurs la montée en puissance des mouvements appelant au boycott des produits israéliens qui ont servi de camouflage à des campagnes notoirement antisémites renforçant l’ostracisation des Juifs de France.
Les actes antisémites ont augmenté de 84 % entre janvier et mai par rapport aux cinq premiers mois de l’an dernier, et de 161 % par rapport à la même période de 2013, a annoncé lundi le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Le SPCJ est l’organisme qui veille à la protection des lieux communautaires juifs et recense, en lien avec le ministère de l’Intérieur, les actions et menaces antisémites ayant fait l’objet d’un dépôt de plainte ou de main courante.
De janvier à mai, 508 actes antisémites, dont les quatre assassinats commis le 9 janvier par Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes où 28 personnes ont été prises en otages, ont été recensés, contre 276 en 2014 et 195 en 2013 sur la même période, écrit le SPCJ sur sa page Facebook, sous le titre « 2015 : l’antisémitisme a encore tué en France ». La catégorie « actions violentes » (attentat, homicide, incendie, dégradation, vandalisme…) est affichée en hausse de 59 % par rapport aux mêmes mois de 2014, et de 124 % si on prend en compte cette période en 2013.
Les « menaces » (propos, tract, courrier, inscription, etc.) progressent plus encore (+ 94 % par rapport à 2014, + 174 % comparativement à 2013). Le nombre des actes antisémites avait doublé (+ 101 %) en France sur toute l’année 2014 par rapport à 2013, avec une hausse des violences cette fois plus marquée que celle des menaces. Le gouvernement a présenté à la mi-avril un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, doté de 100 millions d’euros sur trois ans, pour faire face à la hausse « insupportable » des actes de haine en France.