A l’occasion du 14-juillet, plusieurs personnalités politiques racontent ce que signifie pour eux la Fête nationale. Témoignages d’Eduardo Rihan Cypel, Rama Yade, Philippe Meunier, Pouria Amirshahi et Nicolas Dupont-Aignan.
Les symboles républicains sont-ils dépassés ? Le défilé militaire est-il vieux jeu ? La France a-t-elle toujours besoin de symboles ? Et surtout, deux cent vingt-six ans après la prise de la Bastille, la Fête nationale a-t-elle encore un sens ? […]
Pour Eduardo Rihan Cypel, député socialiste de Seine-et-Marne, “le 11 janvier dernier sera dans toutes les têtes. Le moment sera particulier avec le défilé des forces du Raid et du GIGN“. La Fête nationale raisonnera d’autant plus fort face aux enjeux à venir, selon lui. “La France est face à de lourds défis historiques. D’abord, faire face à la menace terroriste, et ensuite faire face au démantèlement de l’Europe. Ce 14-Juillet nous dirons oui à la France, oui à ses valeurs, oui à l’Europe. ”
Philippe Meunier, député Les Républicains du Rhône, se dit lui aussi très heureux de la décision du président de la République de rendre hommage aux “héros” de janvier. […] “Nous nous sommes découverts un ennemi de l’intérieur en janvier dernier, mais le danger n’est pas nouveau.“
Rama Yade, ancienne secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy […] voit un enjeu particulier à parler d’Europe : “Inviter des représentants de l’Union européenne pour montrer notre attachement aux institutions serait une bonne chose.“
Pouria Amirshahi, député PS des Français de l’étranger rangé du côté des frondeurs, se montre plus partagé sur le lien à faire avec le 11 janvier dernier. “Typiquement le 11-Janvier est une révolution inachevée. Je suis convaincu que cette manifestation exprimait le sursaut d’un peuple en manque de République. S’il doit y avoir un lien, c’est plus que le 11-Janvier nous révélait ce manque de ‘vrai 14-Juillet’. Pour beaucoup d’entre nous, le sentiment d’appartenance à la République fait défaut. Depuis vingt ans, nous n’avons connu que des rendez-vous manqués avec la citoyenneté, de la Marche des beurs au 11-Janvier, nous n’avons jamais su donner de débouchés à ses mouvements.”
Pouria Amirshahi se dit favorable à l’évolution du défilé militaire. “Le faire précéder par des marches citoyennes par exemple. Mettant en avant la société civile.
Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, explique “refuser d’instrumentaliser la Fête nationale“. Mais si celle-ci devait avoir un sens particulier cette année, insiste-t-il, ce serait celui de la reconquête. “Les Français veulent revenir à des temps moins oligarchiques. Une nouvelle révolution va arriver. Elle sera, je l’espère, pacifique et démocratique. Si il y a un message à passer c’est ‘virons les traitres’, les traitres ce sont les Macron, Valls, Sarkozy qui ne font qu’usurper le pouvoir. ”
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