Des femen se sont fait violemment dégager d’une chambre d’hôtel, devant 4.000 personnes venues applaudir Marine Le Pen et son parti, le 1er mai dernier. Pour protester contre ces manières barbares et une appropriation illégitime de références culturelles, Attilio Maggiulli, directeur de théâtre, a créé une pièce et déposé le nom de “Jeanne d’Arc” à INPI. Coup de gueule musclé.
Le 1er mai 2015, j’ai vu des Femen se faire brutaliser par le service d’ordre du Front national, lors du rassemblement annuel du parti politique à Paris. C’était inadmissible, il fallait faire quelque chose. J’ai alors décidé de réagir de deux manières.
La première, ça a été d’écrire un spectacle. C’est ainsi qu’est né “Symphonie barbare”, joué à la Comédie Italienne depuis le 14 juillet. Il met en exergue toutes les insanités de Jean-Marie Le Pen. La pièce se déroule à l’hôpital Sainte-Anne, à la veille de l’élection présidentielle de 2017. Le personnage principal, Jean-Marie Pelen, se prend pour Jean-Marie Le Pen. Pour le guérir, il faut qu’il rencontre sa fille. Or celle-ci n’est nul autre que le médecin qui le soigne !
C’est en écrivant ce spectacle que m’est venue l’idée de l’autre riposte : déposer le nom de “Jeanne d’Arc” à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). Je me suis en effet aperçu que personne ne l’avait fait, alors j’ai sauté sur l’occasion.
Pendant dix ans et dans toute la France, je suis donc propriétaire du nom de “Jeanne d’Arc”. C’est bien sûr un pied de nez au Front national, pour lui indiquer qu’il n’a pas le monopole de cette figure historique. Mais c’est aussi et surtout un geste envers les Femen. Je veux leur offrir ce nom pour qu’elles puissent organiser chaque année un rassemblement international, sous l’égide de Jeanne d’Arc. Et pourquoi pas le 1er mai, d’ailleurs ? […]