Certains assaillants utilisent des masques tirés du film « Scream » pour camoufler leur visage. Pourtant, les scènes de guérilla urbaine entrevues à Epinay-sous-Sénart et aux Ulis dans la nuit du 14 au 15 juillet sont bien réelles.
Ce mercredi, un agent de police encerclé par des jeunes a été blessé à Epinay, tandis qu’aux Ulis, une voiture de police a été touchée par un cocktail Molotov et « des boules de pétanque ont même été jetées sur les gendarmes venus en renfort », souligne une source proche de l’enquête.
« Ces jeunes ont un sentiment d’impunité et n’hésitent plus, pour faire de ces quartiers leurs territoires, à s’en prendre physiquement aux forces de l’ordre », estime le syndicat de police Alliance qui réclame des renforts d’effectifs pour faire face « à une violence de moins en moins maîtrisable ». Retour sur une deuxième nuit « sous haute tension » dans l’Essonne après l’attaque du commissariat des Ulis dans la nuit du 13 au 14 juillet.
Aux Ulis, incendies et jets de boules de pétanque. Il est minuit. Un groupe armé jette des pierres et des cocktails Molotov sur des voitures et des bâtiments de la résidence de la Châtaigneraie, à quelques centaines de mètres du commissariat. Ils touchent notamment la loge du gardien. Une patrouille est envoyée pour sécuriser les lieux. Une bouteille enflammée percute le véhicule de police et laisse une trace noire sur la carrosserie. Une pierre fracasse le rétroviseur. Dans la foulée, afin de disperser les effectifs chargés de garder le commissariat, plusieurs incendies sont signalés dans les rues voisines. A chaque fois les équipages envoyés sur place sont la cible d’une pluie de projectiles.
Vers 2 heures, la compagnie de gendarmerie mobile installée au début de l’avenue des Champs-Lasnier pour barrer l’accès du commissariat aux assaillants, essuie des jets de pierre et de boules de pétanque. Les militaires répliquent par des moyens de défense. Les assaillants reculent de quelques mètres et se barricadent eux aussi à l’aide de barrières métalliques de chantier et de conteneurs poubelles enflammés. Le groupe armé est néanmoins repoussé plus loin encore. Une demi-heure plus tard, les gendarmes sont visés par une deuxième attaque. Les militaires font fuir les jeunes qui mettent au passage le feu à deux voitures.
A Epinay-sous-Sénart, interpellations houleuses. Des tirs de mortiers mettent le feu aux poudres vers 20 heures, avenue du 8 mai 1945. Du mobilier urbain est dégradé. Et un feu de végétation est signalé. Les policiers arrêtent deux des quatre hommes qu’ils ont vu s’enfuir. Mais au moment du contrôle d’identité, une quarantaine de jeunes encerclent les fonctionnaires, permettant aux deux interpellés de s’enfuir. Les agents se débarrassent du groupe hostile et retrouvent l’un des deux jeunes qu’ils souhaitaient entendre. Une nouvelle fois, un groupe se forme autour des agents et extrait le jeune dans le viseur de la police. Une patrouille supplémentaire arrive à cet instant. Mais un des gardiens de la paix est pris en tenaille par une vingtaine d’assaillants. Il prend plusieurs coups. Grâce à une grenade de dispersion, ses collègues le libèrent. De nombreux projectiles sont lancés sur les deux équipages qui battent en retraite. Un homme est interpellé à la suite de ces incidents vers 22 heures. Il a été placé en garde à vue.