Les habitants du quartier de Paleficat ont été mis devant le fait accompli : des travaux de construction d’un village d’insertion ont été lancés sans prendre leur avis. Ils ont fait cesser les opérations.
Entourés par un squat situé au 110 chemin de Paleficat, par des logements sociaux et des caravanes sur le chemin Ayral, et enfin, par un centre d’accueil impasse Alexis de Tocqueville : les habitants du quartier de Paleficat, dans le nord de Toulouse, pensaient leur secteur déjà bien doté en structures d’accueil d’urgence.
Ils n’en ont donc pas cru leurs oreilles, jeudi matin, lorsque des engins envoyés par la mairie ont entamé des travaux de terrassement sur un terrain vague situé à l’angle du chemin de Paleficat et du chemin du Furet. Sans information préalable ni affichage des autorisations administratives de travaux, les pelles mécaniques ont lancé à la hussarde la première phase de la construction d’un village d’insertion.
Le plan réalisé par les services de la ville prévoit d’implanter une vingtaine de mobiles homes pour y reloger des familles qui campent actuellement sans autorisation au Ramier. Surpris et en colère d’avoir été tenus à l’écart du projet, les habitants se sont retrouvés hier à 5 h 45 devant la grande esplanade d’un hectare dégagée par les engins où ils ont fait stopper les travaux. Ils se sont ensuite retrouvés à la mairie annexe de Croix Daurade où Françoise Roncato, la maire de quartier et Daniel Rougé adjoint en charge de la solidarité, ont tenté sans succès de tenir la réunion d’information sur le village d’insertion qu’ils avaient initialement programmée après le lancement des opérations. Devant les riverains très remontés, Françoise Roncato a reconnu «un manque d’information de la part de la mairie» à l’égard des riverains. «Nous avons été défaillants», s’est excusée l’élue.
Daniel Rougé a de son côté tenté de justifier cette précipitation et ce manque de transparence par la nécessité d’appliquer le jugement du 6 juillet dans lequel le tribunal de grande instance de Toulouse autorise l’expulsion d’un camp illégal de gens du voyage à condition qu’un logement alternatif leur soit proposé.
Il a également invoqué la nécessité d’inscrire au plus vite les enfants dans les écoles du quartier. Mais hier après-midi les engins de chantier ont rouvert les douves creusées autour du terrain vague pour empêcher les installations sauvages. Le chantier est désormais suspendu et une prochaine réunion est programmée pour le 21 juillet en présence des associations.
Merci à Jesse James