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Écœuré ! Cet habitant de la Petite-Hollande quitte le tribunal à mi-procès. « Je vais regarder le Tour de France. Là, je suis écœuré. » Il a compris, à la lumière des premières réquisitions, le sens du vent…

Pourtant, la procureur Brunisso pose le décor d’emblée : « Notre arrondissement est le théâtre, depuis le 1er juillet, de violences urbaines comme nous n’en avions pas vues depuis les années 2009, 2010 et 2011. » Dans le détail, elle livre des chiffres : « 49 faits de violences urbaines, 13 véhicules et 22 conteneurs incendiés. Des guets-apens tendus aux policiers et aux pompiers ».

Dans ce contexte, la police est intervenue et a interpellé quatre auteurs présumés, jugés ce jeudi en comparution immédiate. Un seul a reconnu les faits. Tarek, un Hérimoncourtois de 29 ans, a été filmé en train de balancer un objet incendiaire dans une benne à papier de PMA, le 8 juillet. […]

Me Chassard, son avocate, démine le terrain. Pour elle, son client est « un adolescent attardé » mais en aucun cas il n’est à assimiler aux violences urbaines. La procureur réclame six mois ferme, le tribunal a divisé par deux. Le prénommé Tarek est le seul à dormir en prison à l’issue de l’audience.

Sofiane, 20 ans, aurait été reconnu par les policiers, vêtu d’un sweat-shirt gris, cavalant sur un scooter en train de balancer projectiles et mortiers sur leurs personnes. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont effectivement retrouvé ledit vêtement et des mortiers sous le lit. Me Rouzet, son avocate, invite le tribunal « à prendre la juste mesure des choses ». Elle indique que le sweat-shirt appartient au petit frère de son client, de même que ces gros pétards. […]. Le tribunal est allé en deçà : trois mois avec sursis et obligation d’accomplir un TIG de 105 h.

Nacereddine, jeune bachelier de 20 ans, aurait été identifié lors d’un épisode de jets de pierre. « Je n’ai rien fait », dit-il. « Alors pourquoi vous être enfui ? », demande le président Pallières. « Parce que tout le monde fait comme ça en voyant la police. » Le président reprend : « Et ces cailloux retrouvés dans les poches de la veste que vous avez abandonnée ? » Le prévenu : « Ce sont les policiers qui ont dû les mettre dedans. »  […]  Le tribunal, une fois de plus, a descendu le curseur : trois avec un sursis TIG à 105 h.

Reste Abdul, 18 ans, formellement identifié par les policiers comme ayant incendié une Renault Clio (N.D.L.R. : curieusement, le parquet n’a pas poursuivi ces faits) et lancé un mortier au pied des policiers. Il est d’ailleurs à noter qu’aucun fonctionnaire, toutes affaires confondues, ne s’est constitué partie civile alors qu’ils le font généralement au premier outrage proféré…

« Je n’y suis vraiment pour rien », se défend ce solide gaillard, dans son maillot du Real Madrid et son pantalon du Barça. La procureur se retranche derrière les certitudes des policiers et requiert trois mois de prison ferme. Ici, le tribunal a suivi mais sans mandat de dépôt. Ce qui induit un probable aménagement qui évitera à l’intéressé de retourner en prison où il était depuis moins d’une semaine.

Doit-on en déduire que les principaux fauteurs de troubles sont passés entre les mailles du filet ? Pas de quoi, en tout cas, rasséréner les habitants du quartier. Pas plus que les policiers et pompiers qui devront y retourner…

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Merci à Clodimir

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