Alors que Charlie Hebdo s’apprête à devenir la première «entreprise solidaire de presse», au terme de tensions au sein de l’équipe ces derniers mois, son directeur de publication Laurent Sourisseau, alias Riss, est revenu dans une interview au magazine allemand Stern sur l’attentat du 7 janvier dans lequel il a vu ses confrères tomber sous les balles des frères Kouachi.
«Sourisseau explique qu’il ne dessinerait plus Mahomet aujourd’hui», écrit le journaliste de Stern avant de citer Riss: «Nous avons dessiné Mahomet, pour défendre le principe qu’on peut dessiner ce qu’on veut. C’est un peu étrange: on attend de nous d’exercer une liberté d’expression que plus personne n’ose exercer. On a fait notre boulot. On a défendu le droit à la caricature. Maintenant, d’autres prennent le relais.»
«Nous continuons de croire que nous avons le droit de critiquer toutes les religions», ajoute Riss dans la suite de l’interview, d’après ces extraits traduits en anglais. Le directeur de la publication précise ensuite qu’il ne veut pas que l’on croie que le magazine est «obsédé par l’islam.»
Fin avril, au moment de la parution de son ouvrage Catharsis, le dessinateur Luz avait annoncé dans un entretien aux Inrocks qu’il ne dessinerait plus le Prophète.