(…) La baisse de la rémunération est censée favoriser la croissance et la construction de logements sociaux. En effet, un taux plus bas permet notamment à la Caisse des dépôts, qui centralise 65% de l’épargne du Livret A, d’octroyer des prêts moins onéreux, aux organismes HLM par exemple. «L’objectif (NDLR : de la baisse du taux) est double: garantir le pouvoir d’achat des épargnants et favoriser l’investissement du secteur du logement social avec un gain de plus de 300 M€», a souligné Bercy dans un communiqué.
Une thèse qui ne convainc pas Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’Epargne : « Les HLM empruntent sur quarante ans, l’impact d’une baisse du livret A sur des prêts aussi longs est mineur. » Seule certitude, la baisse quasi continue de la rémunération du livret A ces dernières années a clairement incité les particuliers à moins placer leur argent sur ce type de produit.
En 2014, le montant de l’argent retiré des 61,6 millions de livrets A s’est élevé à 6,13 Mds€. Entre janvier et mai 2015, cette décollecte a déjà atteint 2,3 Mds€. « D’un côté, c’est une bonne nouvelle pour la Caisse des dépôts, qui a moins d’épargne à rémunérer à 1 %, mais d’un autre côté, elle souhaite toujours prêter au logement social, tout cela est un peu schizophrène », ironise Philippe Crevel.
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