Dans le comté de Los Angeles, la majorité des personnes mortes sous les balles des policiers sont latinos. Mais les noms des victimes sont bien moins relayés par les médias que ceux des Afro-Américains.
La presse internationale a beaucoup parlé de Michael Brown et d’Eric Garner, deux noirs américains tués par des policiers en 2014, mais très peu de tous les Latino-Américains qui ont aussi été tués par la police américaine. Le déséquilibre se retrouve dans les médias américains, qui ont consacré beaucoup moins de reportages à ces cas.
Antonio Zambrano-Montes, Oscar Ramirez Jr. ou encore Ricardo Diaz Zeferino n’étaient pas armés quand ils sont morts sous les balles des policiers mais leurs noms restent quasiment inconnus. La vidéo choquante montrant la mort de Diaz Zeferino a récemment été rendue publique par décision de justice mais n’a pas déclenché de mouvement de protestations. Il y a bien eu quelques manifestations mais rien comparé à l’ampleur du mouvement Black Lives Matter pour les victimes noires.
Pourtant, en 2015, dans le comté de Los Angeles, sur vingt-trois personnes tuées par la police, quatorze étaient d’origine latino-américaine, dont plusieurs qui n’étaient pas armées. Selon le Los Angeles Times, la différence de réaction s’explique en partie par le contexte historique. Alors que les noirs américains sont victimes de brutalités sanctionnées par les autorités depuis des siècles aux États-Unis, ce n’est pas le cas des Latino-Américains, qui ont pour la plupart une image positive de la police. Les journalistes rappellent notamment que, dans la police de Los Angeles, 45% des policiers sont latino-américains.
(…) Slate.fr