La lettre est adressée à l’Association américaine pour l’avancement des sciences, éditrice de la revue américaine Science, l’une des revues scientifiques les plus respectées et les plus connues. Elle regrette que la revue «renforce des stéréotypes néfastes» dans les domaines de la science, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques.
Les signataires pointent quatre exemples en particulier où, selon eux, ces clichés peuvent être perçus, la plupart dans la section «Carrières» de la revue. Dans le premier exemple, ils citent un article d’un chercheur, qui a détaillé dans un article intitulé «Se faire remarquer ne suffit pas» son parcours jusqu’à son poste actuel de professeur et de chef de la section de biochimie clinique à l’Université de Toronto. Dans ce papier, il donne quelques conseils aux jeunes pousses, expliquant avoir travaillé seize à dix-sept heures par jour grâce à sa femme, qui était alors elle aussi en thèse. «Elle travaillait beaucoup moins que moi, et a donc pris en charge toutes les charges domestiques», explique Eleftherios P. Diamandis, qui semble trouver ce modèle recommandable et digne de respect. […]
Le troisième exemple concerne une photo choisie par la revue pour illustrer en juillet 2014 un article sur le sida, qui représentait des personnes transgenres prostituées sur l’île de Jakarta. Une couverture qui avait fait polémique à l’époque, nos confrères de Slate.com estimant alors que «la science a un problème avec le genre. Que la revue Science n’a fait qu’empirer». «Cette couverture […] nourrit les stéréotypes associant prostitution et sida», s’indignent les chercheurs dans leur lettre.
The cover: Transgender sex workers in Jakarta–a population w high HIV prevalence largely ignored by gov #HIV2014 pic.twitter.com/0mJ1O0uhDu
— Science Magazine (@sciencemagazine) 11 Juillet 2014
[…] Les signataires appellent Science à plus de vigilance et réclament que les employés de la revue suivent une formation à la diversité et au respect des minorités.