Une petite pièce avec un tableau blanc accroché au mur où se regroupent 20 personnes venues du monde entier. Africains, Asiatiques, Sud Américains répètent lentement des phrases en polonais. Pour certains la plupart des sons phonétiques sont quasiment impossibles à prononcer. Mais l’apprentissage de la langue est une passerelle d’entrée menant vers une vie meilleure.
Au sein de la Fondation pour la Somalie, dans Varsovie, il y a actuellement sept groupes de cours de langues gratuits. Chaque groupe comprend 20 personnes. Plus de 200 personnes sont en liste d’attente.
Hamdi est arrivé en Pologne il y a un an en compagnie de sa jeune épouse polonaise qu’il a rencontré en Egypte, son pays d’origine. (…)
“Les gens ici me regardent de façon étrange comme si je les dérangeais. C’est à cause de ma religion, ma couleur de peau et comme si je prenais le travail d’une autre personne” dit il avec amertume.
Mais il veut rester en Pologne pour le bien être de sa femme. “Elle ne voulait pas vivre dans un pays arabe. Donc notre place est ici.”
Une société homogène
La Pologne est un pays relativement homogène. Avec plus de 38 millions d’habitants, elle ne compte que 175 000 réfugiés. A peu près 5400 d’entre eux sont d’origine africaine.
Pour 1.000 habitants, six pour cent sont des migrants. Cela met le pays au 17e rang parmi les 28 États membres de l’UE.
Selon une étude réalisée en 2013 par le Centre de recherche sur les Préjugés à l’Université de Varsovie, 69 pour cent des Polonais ne veulent pas que des personnes “non-blanches” vivent dans leur pays.
Une autre enquête commanditée par une ONG, la Fondation “L’Afrique une autre voix” a quant à elle conclu qu’un tiers (36 %) des gens vivant dans des grandes villes pensent qu’il y a trop d’immigrés.
Presque deux tiers des sondés pensent que la Pologne ne peut pas subvenir aux besoins des migrants et une personne sur quatre estime que les immigrés ne rapportent rien à l’économie du pays.
Cette attitude à l’égard des migrants est largement associée à la peur de l’Islam radical: Soixante pour cent des sondés croient que les nouveaux arrivants représentent une menace terroriste pour la société.
Trente-neuf pour cent des personnes interrogées pensent que la culture et le mode de vie des personnes d’origine africaine ont moins d’intérêt que ceux d’origine européenne.
“Les attitudes les plus xénophobes sont très prégnantes chez 11% des sondés. Ils approuvent tous les idées reçues mentionnées ci-dessus et de plus ils ne voudraient jamais voir leurs enfants épouser une personne d’origine africaine. Ceci est du pur racisme ” se lamente Mamadou Diouf membre de” l’Africa Another Way”.
[…]Traduction FDS du EU Observer