Dans la nuit du 28 au 29 juillet, le site d’Eurotunnel à Calais (Nord) a été l’objet d’une intrusion massive de migrants. Depuis le début de l’année, 37.000 personnes auraient été interceptées. Julien Wysocki, chauffeur routier depuis 8 ans, fait le trajet entre la France et l’Angleterre trois fois par semaine. Extrait de son témoignage dans lequel il s’étonne “qu’il n’y ait pas eu plus de morts”.
Il faut que le site d’Eurotunnel soit renforcé au plus vite et je pense que le meilleur moyen d’y parvenir serait encore de faire intervenir l’armée… En attendant, quelques chauffeurs ont émis l’idée de découper en deux leur carte d’identité pour ne plus faire le trajet. D’autres envisagent de déposer une cargaison de migrants devant les grilles de l’Élysée.
Ce matin, je suis parti du port de Calais aux alentours de 4h30 du matin. Normalement la traversée ne prend qu’une petite heure. Huit heures plus tard, je viens tout juste de décharger mon camion. C’est hallucinant. Normalement, je suis censé faire trois allers-retours dans la semaine. En ce moment, c’est à peine si j’arrive à en faire deux. La situation est catastrophique et personne ne semble s’en préoccuper.
Deux migrants rien que ce matin […] Arrivé au port de Calais vers 4h30, je n’ai croisé aucun CRS sur ma route, puisque tous avaient été appelés sur le site d’Eurotunnel. J’ai passé les différents contrôles sans encombre. Pourtant, dans mon camion, la police des frontières anglaise a trouvé deux migrants. […]
Dimanche soir, je me suis rendu sur le site d’Eurotunnel pour une nouvelle traversée. Comme d’habitude, j’ai posé mon camion dans un parking soi-disant sécurisé, mais qui est en réalité blindé de migrants. Impossible pour moi de mettre un pied dehors, je ne me sens absolument pas en sécurité.
Nous sommes d’ailleurs priés d’installer un cordon-câble autour du véhicule et un cadenas sur les portes pour éviter toute intrusion. J’ai conduit mon véhicule jusqu’au train. Et là, j’ai vu une masse incroyable de migrants courir dans tous les sens. Mon cordon-câble n’a servi à rien, ils ont découpé la tôle au-dessus du camion pour se glisser à l’intérieur. Arrivé en Angleterre, j’avais six clandestins dans ma soute.